Après la fête de l’indépendance, le pays replonge dans la dépendance
Depuis le 1er juillet 1962, le Burundi et le Rwanda fêtent leurs indépendances respectives, à la même date. Cette année, les deux petits pays, anciens colonies de l’Allemagne et puis de la Belgique fêtaient leur cinquantième anniversaire. Au moment où le Rwanda a fêté avec modestie, le Burundi a mis tout le paquet. Il n’a ménagé aucun effort pour faire une fête hors du commun. Tout le monde est unanime que la fête au Burundi a été grandiose et bien réussie. Mais à quel prix ? Le Rwanda s’est contenté d’un simple défilé est la facture de la manifestation et juste de 23.000$. Par contre, la facture de la célébration du 50 e anniversaire de l’indépendance pour le Burundi s’élève à 14.600.000$, rien que pour les festivités. Sans nul doute que si l’on devrait inclure les infrastructures, construites à cette occasion, la facture serait davantage salée. D’après beaucoup de spécialistes en matière d’économie, cette somme dépensée par l’exécutif burundais pour cet anniversaire avoisine le montant qui a été consacrée à l’investiture du président américain, Barak Obama aux États-Unis. Ainsi, la question que l’on pourrait se poser est de savoir ce que gagne le Burundi en dépensant une telle somme d’argent alors que l’on sait que les caisses de l’État sont vides et surtout que tous les pays du monde invitent leurs populations à serrer la ceinture ? Interrogé à ce sujet, un très proche conseiller du président de Nkurunziza tranquillise. « C’est vrai que la fête de l’indépendance a couté cher, mais ça valait vraiment la peine. Mais, je peux vous dire qu’il n’y a aucune raison à s’inquiéter. La Belgique vient de nous promettre plus de 50 millions d’Euros. Dès que ce montant sera débloqué nous allons immédiatement combler ce vide. » En d’autres termes, le Burundi fête et attend que la Belgique vienne régulariser la facture. Voilà donc l’indépendance telle que conçue par les dirigeants burundais. Selon certaines confidences, en plus de l'hold up électoral de 2010, cette mauvaise gestion de la chose publique serait l’une des nombreuses raisons pour laquelle, le roi Albert II, aurait refusé de venir au Burundi célébrer le 50e anniversaire avec les Burundais, malgré l’insistance du président Nkurunziza. Le Burundi est classé parmi les pays les plus corrompus du monde. Avec de telles dépenses, le Burundi risque de battre un autre record des pays les plus dépensiers, en plus de celui de la violation des droits de l’homme. Un journaliste correspondant de RFI au Burundi (Hassan RUVAKUKI) vient d’écoper une perpétuité pour des raisons fallacieuses. Depuis que le CNDD –FDD est au pouvoir, plusieurs journalistes, politiciens et acteurs des droits de l’homme se sont retrouvés à Mpimba (prison centrale) pour un oui ou pour un non. La fête de l’indépendance s’est déroulée au moment où la majorité des leaders politiques de l’opposition sont en exil. Pour Agathon Rwasa qui avait gagné les élections de 2010, « on ne peut pas faire l’omelette sans casser les œufs. La seule voie de déroger le CNDD-FDD est la voie militaire. On vient juste de commencer et le pire est à venir.» Effectivement juste avant la fête de l’indépendance, le FNL à lancé une attaque meurtrière et de grande envergure à l’ouest du Burundi. Selon, des sources proches de ce mouvement, 13 militaires, 18 miliciens imbonerakure du parti au pouvoir et 2 rebelles ont péri dans cette attaque. Mais du côté de l’armée on s’est empressé d’enterrer les cadavres, loin des médias et de minimiser l’attaque avec des bilans en sa faveur. Une affaire à suivre…. source:BUJUMBURA News Si la publication d'un article sur ce site entrave les droits de quiconque, veuillez nous le faire savoir par mail sur bujanews@gmail.com |