Brève incursion dans le sinistre plan " safisha "
Initialement désigné sous le nom de code « safisha », le plan d’extermination des militants de l’opposition au Burundi est désormais connu sous un autre nom de code : opération Léo. Ce pur produit du Labo de la mort, version CNDD-FDD, au pouvoir au Burundi a déjà fait de nombreuses victimes, en particulier dans les rangs du parti FNL de l’ancien leader rebelle Agathon Rwasa. Ce tsunami programmé a, naturellement, suscité des vagues d’indignation, tant à l’échelle nationale qu' internationale. Mais au lieu d’y mettre fin, le Service national des renseignements a redoublé d’ardeur en lynchant systématiquement tout militant percutant présumé. Dopés par de menus avantages (modique assistance financière), les jeunes Imbonerakure affiliés au parti au pouvoir se sont mis à dénoncer les victimes, juste pour avoir de quoi mettre sous la dent. Anciens rebelles pour la plupart, les policiers n’étaient pas en reste. Plusieurs centaines de citoyens innocents ont péri, sacrifiés à l’autel des inassouvissables appétits gloutons des caciques du parti CNDD-FDD, au pouvoir. Le comble de cette croisade méphistophélique s’est récemment observé au chef-lieu de la province de Gitega, où un présumé militant du parti MSD-un autre parti membre de l’ADC-Ikibiri qui est dans l’œil du cyclone- a été enlevé de son domicile sis au quartier Shatanya, tué et égorgé. Le corps sans tête a été enfoui à part, la tête jetée dans les latrines. Les témoins du drame, à commencer par la femme de la victime, ont unanimement affirmé que feu Léandre Bukuru a été enlevé par une camionnette de la police appartenant au Commissaire régional de la province de Mwaro. Ce Commissaire a nié, alibi bétonné à l’appui, avoir participé au coup. Mais l’on a fini par savoir pourquoi c’est le numéro de plaque de sa camionnette qui a été utilisé. En réalité, le commissaire de la police en province de Mwaro avait été associé au projet « Leo » que la police présidentielle devrait entamer à Gitega. Mais cet ancien officier de l’armée (ex-FAB, tutsi) a obstinément refusé de tuer des innocents, simplement parce qu’ils militent au FNL ou MSD. Les assassins de Léandre Bukuru ont alors voulu l’impliquer en utilisant le numéro de plaque de son véhicule (ils ont dû en fabriquer un double). Mais la mayonnaise n’a pas pris car le dimanche du crime, le véhicule faussement impliqué est resté garé à son domicile. Selon des sources concordantes, le véritable assassin est le N° deux de la police à Gitega. Un tueur à gage reconnu pour avoir envoyer sous terre (eau ?) plusieurs militants FNL à Muyinga (drame de la Ruvubu en 2006).
(SurviT-Banguka)