Cap sur le piteux amalgame de Monsieur Gratien Rukindikiza
Fraîchement rentré de ses vacances d’été, Gratien Rukindikiza aura visiblement eu le temps de recharger ses batteries. Le voilà qui reprend du poil de la bête, retrouve son clavier et son site fétiche. Pour défendre becs et ongles, mais sans en avoir l’air, son mentor, Pierre Nkurunziza. En usant d’une maladroite métaphore filée, il le présente comme une victime expiatoire d’une gestion cafouilleuse et mafiosique auquel il reste épouvantablement étranger. Et de continuer dans son article du 29 août dernier : «Le Président Nkurunziza a du mal à trancher….. C'est un homme qui dit oui au dernier venu. ….Les pressions exercées sur lui sont plus fortes que sa détermination et le voilà prisonnier de lui –même ».
Comme souvent, ses papiers manquent, malheureusement, du punch. Juste du galimatias approximatif. C’est, du moins, l’impression que donne son papier du 29 août dernier qui, pour être prototype de ses écrits prétendument au vitriol, manque cruellement d’angle et de titre, cela va sans dire. Du coq à l’âne de bout en bout pour ainsi dire. Mais pour peu qu’on se penche attentivement sur ses gribouillis, on finit par retrouver le fil d’ariane.
Comme dit plus haut, vis-à-vis du Chef de l’Etat burundais et de son pouvoir, d’une manière générale, Gratien Rukindikiza se fait passer pour un détracteur intarissable de verve. Ce travail de sape qui n’est que de façade rappelle curieusement les bons vieux stratagèmes du général Mobutu ou de bien d’autres Néron des Temps modernes, qui se payaient des opposants fantoches pour aller manifester en Occident à l’occasion de son passage et enduire leur tyrannie d’un vernis de démocratie. Opposant par procuration, Gratien devrait donc lever le masque pour se mettre carrément du côté d’autres ménestrels qui chantent, louent et quémandent, sur place.
Le diable se trouve dans les détails, dit-on. Incapable de contenir son écume et sa rage aussi ataviques qu’historiques, Gratien Rukindikiza se surprend entrain de déculotter sa pensée profonde et de verser ostentatoirement dans un amalgame qui en dit long sur l’homme et son vrai faux combat. Tout son condensé de haine poisseuse est dans ce paragraphe : «Les tueries dans le pays, orchestrés par certains éléments de la police, de la Documentation et du mouvement des jeunes Imbonerakure, version JRR de 1972, emportent des milliers de Burundais. Le peuple manifeste son mécontentement et accuse le pouvoir d'être complice».
Pourquoi ce raccourci ou cette malhonnêteté intellectuelle ? En assimilant subrepticement les criminels d’aujourd’hui à la jeunesse du parti UPRONA à une époque toute aussi tumultueuse, Gratien Rukindikiza verse volontiers dans l’amalgame pour vouer aux gémonies des innocents qu’il n’a jamais portés à cœur. C’est là le clou de son coup de com. ou coup de main au régime en place qui, aux yeux de Gratien Rukindikiza, n’illustre qu’une certaine évolution spiralée de l’histoire. Comme pour dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, étant entendu que le carnage en cours est le reflet presque pur de celui de 1972 sous la houlette de qui l’on sait.
Comme dit l’adage populaire, c’est dans la queue que se trouve le venin. A une époque où les autorités convoquent la population à s’apprêter pour un prochain travail de thérapie de groupe et d’introspection dans le cadre de la Commission Vérité et Réconciliation, cette allusion à la Jeunesse Révolutionnaire Rwagasore (JRR) est plus que symptomatique et incendiaire. Dans tous les cas, Gratien Rukindikiza devrait revoir sa copie pour ne pas continuer à dédramatiser une situation.