L'Olucome lance une campagne contre l'enrichissement illicite et le blanchiment d'argent
Ce mardi 21 août 2012, l'OLUCOME avait animé une conférence publique et procédé au lancement officiel de la campagne contre l'enrichissement illicite et le blanchiment d'argent sale.
Selon le président de l'OLUCOME, Gabriel Rufyiri, avait révélé que, jusqu'à ce jour, son organisme a déjà reçu 1058 dénonciations mais seulement 68 ont déjà été traitées.
Il a aussi rappelé qu'en 2011 l'OLUCOME avait reçu 2514 cas de corruption et de malversations et que les secteurs extrêmement touchés étaient la justice, l'administration, la police et l'environnement. Le montant des fonds détournés dans ces dossiers est évalué à 17.743.300.193 Fbu (plus de 12 millions de dollars, presque 10 millions d'Euro).
Gabriel Rufyiri en lançant la campagne contre l'enrichissement illicite a rappelé que la loi anticorruption est un épouvantail car elle a beaucoup de lacunes d'autant plus que les gros poissons ne sont pas inquiétés par les institutions anticorruption spécialisées telles que la Brigade Spéciale et la Cour anticorruption.
Pour lui, les signes d'enrichissement illicites et de blanchiment d'argent sont une réalité au Burundi, dans la mesure où des grandes villas appartenant à certaines personnalités évoluant dans les hautes sphères gouvernementales "poussent comme des champignons" dans certains quartiers aisés de la ville de Bujumbura alors que le Burundi est classé parmi les pays les plus pauvres du monde.
Il a cité le cas du Maire de la ville de Bujumbura qui aurait fait enregistrer chez le conservateur des titres fonciers, au nom de sa fille, une maison qui appartenait plutôt à la Mairie. Il a donné aussi l'exemple de l'ancien ministre de la Sécurité publique, le général Alain Guillaume Bunyoni qui, selon lui, doit justifier comment il a acquis la maison qu'il a construite à Gasekebuye. Il a précisé aussi que le président de la République est allé à l'encontre de la Constitution en fondant et en dirigeant le Messager qui est une association.
Gabriel Rufyiri avait aussi précisé que les textes réglementaires existants comme la loi n°102/04/2008 portant sur le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ne sont pas appliqués et que les deux infractions ne sont pas réprimées au Burundi ce qui a poussé l'OLUCOME à initier cette campagne.
Les participants à cette conférence ont unanimement exhorté l'OLUCOME a révélé les noms des corrupteurs et corrompus pour qu'ils soient connus de la communauté nationale et internationale.
Selon le président de l'OLUCOME, Gabriel Rufyiri, cette campagne vise à débusquer "les biens mal acquis", notamment par certains mandataires publics qu'il a menacé de citer dans les jours à venir en vue de décourager la mauvaise gestion de la chose publique.
Les ministères burundais se donnent les médailles de la corruption
Dans le même cadre de la lutte contre les malversations économiques, le ministère en charge de la Bonne gouvernance avait organisé, ce mardi 21 août, une rencontre à l'endroit de certains ministères, en vue de les sensibiliser sur la lutte contre les malversations économiques qui caractérisent certains services.
Les ministères ciblés étaient les ministères de la Défense nationale, de la Sécurité Publique et celui de l'intérieur.
Il a été constaté que les services de ces ministères sont caractérisés par la corruption (la petite corruption et la grande corruption) et d'autres par des malversations ou les deux formes à la fois.