La société civile burundaise appelle à la révolte populaire

Assassinats massifs, sélectifs et répétitifs, emprisonnement des opposants et harcèlement des médias privés, pillage effréné des deniers publics, etc. La page des droits de l’homme est hyper sombre au Burundi. Et curieusement, le pouvoir y est pour beaucoup. Mais la situation est d’autant plus étonnante que le Chef de l’Etat, responsable au premier chef, reste muet comme une carpe. Aucune déclaration officielle. Aucune allusion aux atrocités en cours et toujours mises au dos des forces de l’ordre alors que le Chef de l’Etat est supposé être leur commandant suprême. Il y est donc assurément pour quelque chose.

Les acteurs sociopolitiques demandent avec insistance sa réaction. Dans une déclaration publiée le 21 novembre dernier, l’Observatoire de l’Action Gouvernementale a publié son rapport de monitoring sur les actes d’assassinats ciblés enregistrés depuis le mois de mai 2011. Le bilan qui n’est pas encore exhaustif est de 347 personnes tuées entre mai et novembre. Les analystes font remarquer que les leaders tyranniques récemment balayés par le vent de la révolte populaire dans les pays arabes faisaient les mêmes dégâts, quasiment au même rythme. Toutes les conditions semblent être réunies pour que les Burundais se lèvent comme un seul homme pour secouer le cocotier CNDD-FDD. La société civile se met à l’avant-garde de ce combat.

Cette semaine est dédiée à la lutte contre la corruption. Belle occasion pour l’Observatoire anticorruption et malversations économiques, OLUCOME, de rappeler que les plus hauts responsables de l’Etat pillent l’argent public impunément car ils ont mis en place des lois qui ne les concernent pas. « Nous avons constaté que la corruption et les malversations économiques ont déjà porté un préjudice de plusieurs milliards de francs burundais et les auteurs de ce crime sont inattaquables car la loi anti corruption ne touche pas toute personne ayant été nommée par décret, c’est comme si cet arsenal juridique était un simple épouvantail », a confié Gabriel Rufyiri.

Le 5 décembre 2011, le Conseil National des Bashingantahe a, de son côté, exprimé son inquiétude par rapport au pourrissement de la situation à tous points de vues. A travers un communiqué de presse qu’il a rendu public ce jour-là, il a indiqué avoir suivi « avec beaucoup d’inquiétudes et de préoccupations, les différentes informations faisant état de nombreux cas de criminalité signalé dans le pays ». Ce Conseil déplore que les pouvoirs publics ne s’inquiètent pas du tout alors qu’on rapporte chaque jour dans les médias des tueries avec des dates et des lieux où le drame s’est produit. Le Gouvernement devrait se sentir immédiatement interpellé pour en appeler diligemment au calme et à l’apaisement de la population traumatisée.

 (SurviT-Banguka)



07/12/2011
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