Le Chef de l’Etat annule un sérieux rendez-vous avec la population
C’est vendredi le 18 novembre que le Président burundais, Pierre Nkurunziza, devrait se prêter à son traditionnel jeu de questions-réponses en direct et multiplex depuis la province de Rutana. L’exercice est désormais semestriel et le Chef de l’Etat burundais avait toujours indiqué que c’était l’illustration d’un modèle inédit de démocratie. Les médias locaux diffusent en synergie les propos du Président de la République, répondant aux questions du peuple, le tout diffusé simultanément pendant deux heures de temps. Cela devrait se passer ce vendredi. Le rendez-vous avait été pris depuis belle lurette.
Mais le Chef de l’Etat s’est désisté à la toute dernière minute, arguant que ce serait indélicat/inapproprié de se mettre à la dispositions des journalistes, surtout privés, qui avaient eu le culot d’inciter la population urbaine (mairie de Bujumbura) d’exprimer leur mécontentement (par rapport aux actes de harcèlement/intimidation des médias et/ou des organisations de la société civile) par un concert de klaxons 15’ durant, mardi dernier à partir de 12heures 20’. La consigne a été massivement respectée. Signe que les Burundais en ont raz le bol.
Mais le Chef de l’Etat aura certainement pris la mesure de son impopularité. C’est pourquoi il a annulé ce rendez-vous attendu. En parallèle, il a eu une sévère mise en garde de la communauté internationale, en particulier la Belgique et l’Union Européenne, qui se disent outrées par l’aveuglément du pouvoir CNDD-FDD, littéralement englué dans les tueries des citoyens présumés militants FNL ou MSD. C’est la négation même de la démocratie. Cette indignation tous azimuts a fait plier le pouvoir. Les convocations des journalistes sont suspendues ou reportées sine die. Mais les assassinats se poursuivent.
(SurviT-Banguka)