Le danger du refus obstiné de négocier avec l’opposition extraparlementaire

Dans un discours à la Nation circonstantiellement livré à l’occasion du premier anniversaire de son second mandat (26 août), le Chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza est longuement revenu sur l’idée en vogue, de négocier avec l’opposition extraparlementaire, en particulier l’ADC-Ikibiri. Comme pour ses précédents discours, il est resté catégorique : « pas question de négocier, ce serait remettre en cause la volonté du peuple qui a donné mandat au parti CNDD-FDD, j’invite ces gens là qui réclament les négociations de s’organiser pour gagner les prochaines élections de 2015, c’est déjà demain et de notre côté, nous sommes déjà entrain d’affiner les stratégies afin de gagner encore haut la main », a déclaré le Président burundais.


Mais vu le contexte actuel, ce refus catégorique de tendre la main à l’opposition est pour le moins suicidaire. Car ceux qui réclament les négociations ont visiblement pris l’option de faire entendre leur voie par force. C’est aussi ce que n’arrête de signaler le Président du FRODEBU et de l’ADC-Ikibiri, Léonce Ngendakumana. «Le Chef de l’Etat manque de sérieux conseillers sinon il ne pourrait pas continuer à refuser les négociations alors que la guerre est déjà effective dans le pays et que ceux qui l’alimentent posent une question essentiellement politique dont la réponse passera inévitablement par les négociations», explique-t-il. Ce leader du FRODEBU promet ouvertement le carnage si le Chef de l’Etat campe toujours sur sa position.


Pour le faire taire définitivement, le pouvoir a, comme prévu, eu recours à la machine judiciaire. Léonce Ngendakumana est convoqué pour mardi le 30 août. Il aurait dû comparaître vendredi le 26 août. Il doit s’expliquer sur son discours qui prédit le chaos. Il a aussi en face de lui tous les autres partis politiques inféodés au CNDD-FDD au pouvoir, qui s’étonnent de ce que l’ADC-Ikibiri refuse a priori de les associer dans les négociations souhaitées. « Ce qui m’énerve est que le président du FRODEBU fait comme si les sujets de négociations ne nous intéressaient pas », lance l’honorable Jean Minani, Président du parti FRODEBU-Nyakuri. Si vous le voulez, lui rétorque Léonce Ngendakumana, vous allez vous mettre du côté du gouvernement.

 

source:www.bujumbura.be



31/08/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres