Les grèves se télescopent


A Bujumbura, le pouvoir est de nouveau submergé par des vagues de revendications tous azimuts des syndicats dans divers secteurs de la vie professionnelle. Le malaise est quasi général. Au lieu de se mettre à l’écoute des leaders syndicaux, le pouvoir CNDD-FDD harcèle les travailleurs syndiqués. C’est particulièrement manifeste au niveau de la Radiotélévision Nationale du Burundi où, au lendemain d’une grève de cinq jours, les journalistes professionnels et non militants du parti au pouvoir ont été dispatchés dans des services pour lesquels ils ne sont pas préparés (archives, documentation, etc.) juste pour émousser leur entrain et casser leur élan de revendication. Ils mijotent d’ailleurs une autre grève pour demander le licenciement de trop zélé Chanel Nsabimbona, un jeune directeur général de la RNTB volontairement soumis au diktat d’un parti qu’il a pourtant intégré avec du retard (militant de la 25ème heure).

Quant aux magistrats en grève illimité depuis quelques jours, ils restent imperturbables malgré le départ de la Ministre Ancilla Ntakaburimvo. Les enseignants n’excluent pas de rejoindre le mouvement. Ce climat de malaise général des travailleurs dans un contexte de pauvreté caractérisée est pour le moins inquiétant.

Certains acteurs politique commencent à tirer la sonnette d’alarme, notamment le Parti des Travailleurs et de la Démocratie (PTD –Twungurunani) que dirige le professeur Paul Nkunzimana. Il vient de sortir une déclaration pour exprimer son indignation par rapport aux « conflits sociaux qui se développent dans le pays ». Selon le professeur Paul Nkunzimana, la situation est explosive et même le secteur privé n’est pas en reste : « dans le privé, les travailleurs de l’Iron steel réclament une convention d’entreprise pour la régulation des relations de travail, pendant que ceux de la MINOLAC (ancien minoterie de Muramvya, entreprise publique privatisée) revendiquent une augmentation salariale ; le PTD soutient les revendications de ces travailleurs et interpelle le gouvernement et les chefs d’entreprises privées pour assurer la paix sociale dans le pays et dans le strict respect des conventions de l’OIT, notamment la Convention 87 sur la liberté syndicale et le droit syndical ainsi que la Convention 98 sur les négociations collectives que le gouvernement lui-même ratifiées », indique la déclaration du PDT.

Bujumbura le 9 novembre 11 (SurviT-Banguka)



10/11/2011
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