Sale temps pour certains leaders de l’UPRONA
C’est quasiment irréversible : le parti UPRONA fout le camp, volontairement ridiculisé et coulé par le sinistre tandem Niyoyankana/Sinunguruza. Ces deux-là devraient empocher bientôt les dividendes en espèces sonantes et trébuchantes pour avoir aidé ou facilité la tâche au parti présidentiel, CNDD-FDD, qui, depuis déjà le fond fin du maquis, ne rêvait que de terrasser le géant parti du Prince Louis Rwagasore, accusé d’incarner la substantifique moelle du pouvoir.
Aujourd’hui, sa chute presque cocasse étonne plus d’un. A commencer par l’ancien président de l’UPRONA, Jean Baptiste Manwangari. Banalement accroché par les tragiques échauffourées qui ont eu lieu le 11 décembre dernier à la permanence de Kimugumya, ce dernier a été interpellé par la police pour des raisons d’enquête. Mais après un bref interrogatoire, il a rapidement fini sa course à la prison. Et pour humilier à l’envi ce leader du parti qui n’a jamais fait mystère du dégoût que lui inspire le sanguinaire système DD, a d’abord été logé dans une tente de fortune à Bugarama. C’est là qu’il gelait avant d’être conduit au cachot de la brigade à Muramvya. Plus qu’une sanction, le message est saisissant.
Pour des raisons d’enquête au sujet de l’assassinat du dimanche, le 11 décembre, deux autres militants de l’UPRONA ont été arrêtés et conduits à la prison centrale de Mpimba. Les autres leaders de l’UPRONA sont tout aussi recherchés par la police. C’est notamment Pie Baribwagure (ancien Chef de cabinet de l’ex-vice-président de la République, Yves Sahinguvu), Angelo Hajayandi et bien d’autres encore. Selon Maître Pasteur Nzinahora, avocat de Jean Baptiste Manwangari, toutes ces personnes arrêtées ou recherchées ont été dénoncées par des cadres de la première vice-présidence. Pour ne parler que de ce qui concerne mon client, je dois dire que Jean Baptiste Manwangari n’est aucunement associé à l’incident du dimanche, il est poursuivi parce qu’au moment de l’opération de fouille perquisition à son domicile, la police a trouvé des documents qui montrent qu’il est dans le courant de réhabilitation du parti UPRONA, mais cela ne devrait pas être un crime dans un état de droit », explique-t-il.
Selon Tatien Sibomana, un autre tenant du courant révolutionnaire, il s’agit d’un montage imaginé pour écarter les grandes figures du parti afin d’organiser un simulacre de congrès qui, du coup, va donner quitus à l’honorable Niyoyankana. «Nous sommes déjà au courant du montage, ils veulent mettre en prison les grands militants du parti, lever l’immunité diplomatique de certains députés UPRONA, comme Popon Mudugu (Bujumbura mairie), Méthode Niyoyunguruza (Mwaro), Ladislas Ncahinyeretse (Karuzi), etc. ; et tout cela pour organiser un congrès où participent les faux militants et qui ouvre un boulevard à Bonaventure Niyoyankana », explique-t-il.
1 (SurviT-Banguka)