Sous label du Service des renseignements, des miliciens du parti présidentiel, CNDD-FDD, redoublent d’ardeur pour terroriser, enlever et tuer des opposants, en particulier les membres/combattants du FNL d’Agathon Rwasa. Depuis près de huit mois, les victimes se comptent par centaines. Et l’implication des forces de défense et de sécurité, en particulier les policiers, est si flagrante que la toute nouvelle Commission Nationale Indépendante des Droits de l’homme a fini par hausser le ton pour mettre en garde les uns et les autres. Même si le pays n’est pas officiellement en état de guerre, des innocents sont entrain d’être froidement abattus par des forces de défense et de sécurité, déclare la CNIDH. Par ailleurs, poursuit-on, d’autres éléments communément appelés des bandits armés commettent des bavures insupportables. Les uns et les autres doivent garder à l’esprit que de tels crimes sont imprescriptibles. «C’est certain, nous suivons de très près l’évolution de la situation et elle est inquiétante, vu le nombre de personnes qui sont régulièrement assassinées, nous mettons en garde tous ceux qui sont entrain de commettre ces bavures, tôt ou tard, ils en répondront car de tels crimes sont inamnistiables et imprescriptibles», a déclaré le Commissaire Jean Marie Vianney Kavumbagu, membre de la CNIDH.

C’est la première fois que cet organe indépendant des droits de l’homme rend public sa position par rapport à l’escalade de violences observée dans le pays depuis les élections controversées de 2010. Selon certains observateurs, cette Commission n’aurait d’indépendance que de nom. D’aucuns disent qu’elle est sous la coupe de l’exécutif. C’est ainsi qu’elle est restée épouvantablement atone lors de l’emprisonnement des avocats dont le bâtonnier. Son Président, Frère Emmanuel Ntakarutimana, a même refusé de commenter le maintien en prison de Maître François Nyamoya pour qui une décision du Tribunal de Grande Instance en Mairie de Bujumbura recommande la libération provisoire depuis deux semaines.