Le carnage de Gatumba rappelle l’assassinant d’Ernest Manirumva



Le pogrom de Gatumba (18 septembre) risque de provoquer un autre tsunami dangereusement ravageur. En particulier dans les rangs de témoins qui en savent trop sur les planificateurs/concepteurs, autant que sur les exécutants. Et c’est toujours pareil dans les crimes qui impliquent les grands faucons du CNDD-FDD occupant le haut du pavé au sein de la police/documentation nationale. Ce fut pareil au lendemain de l’assassinat de Ernest Manirumva, ancien vice-président de l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME. La quasi-totalité des témoins ou plus exactement des seconds couteaux, ont été grillés. Juste pour brouiller les pistes et tordre le coup à toute tentative d’enquête. Sauf que le mystère autour de ce crime d’Etat qui n’est plus qu’un secret de polichinelle s’est littéralement dissipé, notamment grâce à la détermination de la société civile et l’expertise du Federal Bureau of Investigation (FBI américain).

Pour avoir eu le culot d’enquêter sur les grands dossiers de malversation (trafic d’armes et autres marchés controversé), Ernest Manirumva a été zigouillé par des généraux et autres colonels du CNDD-FDD dont les intérêts étaient directement menacés et ayant déjà plusieurs autres cadavres dans leurs placards. Les petits policiers qui ont été, de près ou de loin, mis à contribution ont été systématiquement lynchés.

C’est donc le même sort qui attend la dizaine de témoins, proche du même gang criminel dont le coup de Gatumba porte la signature. Car en dépit du sommaire et rapide rapport rendu par le général Adolphe Nshimirimana, patron de la Documentation, les massacres de Gatumba ont bel et bien été planifié et exécutés par la même machine à tuer du parti présidentiel, CNDD-FDD.

Cela se chuchotait déjà au lendemain dudit carnage et c’est quasiment confirmé aujourd’hui après des enquêtes indépendantes. C’est ainsi que comme pour brouiller les pistes, les tueurs veulent supprimer une fois de plus les témoins privilégier. C’est aussi dans ce cadre que les médias privés et les organisations de la société civile tirent la sonnette d’alarme pour dénoncer les manœuvres en cours pour liquider la dizaine de témoins qui, d’initiative, ont affirmé connaître au détail près, les planificateurs de cette tragédie.

Pierre Claver Mbonimpa, président de l’association pour la défense des droits de l’homme et des personnes détenues (APRODH) a tout suivi. « La vérité sur les massacres de Gatumba est connue, mais les véritables auteurs veulent tout cacher en tuant ceux qui les accusent, c’est ainsi que de sérieuses menaces d’assassinat pèsent sur le principal témoin, du nom de Innocent Ngendakuriyo, alias Nzarabu, détenu d’abord à la prison centrale de Mpimba puis transféré, pour des raisons inconnues, à la prison de Bubanza, aujourd’hui, le Procureur Général de la République demande avec insistance de le transférer dans une autre prison et c’est certainement pour le tuer car il en sait trop sur Gatumba et est décidé de tout cracher », explique-t-il.

Ce témoin a déjà dit que les généraux/colonels cités dans le dossier Manirumva sont à aussi la base de Gatumba. Ils auraient déjà été entendus par la commission mise en place pour enquêter sur ces massacres. A côté de Nzarabu, d’autres témoins clés sont détenus dans les différents cachots du pays (Muramvya, Rumonge, Bujumbura, etc.). Des têtes devraient certainement tomber pour que les bourreaux d’hier et d’aujourd’hui ne soient démasqués.

Bujumbura le 1er novembre 11 (SurviT-Banguka



03/11/2011
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