Le ministre burundais de la Défense mange son chapeau

Source:www.bujumbura.be

 

 

C’est déjà dit. Mais le télescopage des évènements commandent un retour en arrière pour zoomer certains écarts de langage. Les autorités burundaises tiennent à rester unanimes quant à la désignation des bandes rebelles qui essaiment le pays. Il ne s’agit que de vilains bandits armés. Pourtant, il y a de cela quelques mois, le ministre burundais de la Défense, le général Pontien Gaciyubwenge, cassait l’omerta en déclarant, en homme de terrain qui sait ce qu’une rébellion, que l’ancien leader rebelle Agathon Rwasa est bien aux commandes d’une autre bande d’assaillants aguerris. Comme pour être davantage précis, Pontien Gaciyubwenge ajoutait que ces garçons d’Agathon Rwasa bénéficient d’un sérieux appui de Léonard Nyangoma, un autre rebelle invétéré et patron du parti CNDD. Ces déclarations d’un élément phare de l’exécutif sont restées en travers de la gorge du Chef suprême. L’affront était trop osé et le général a dû s’expliquer. Selon certaines informations, il aurait même failli être éjecté. Le général Ministre l’a appris à ses dépens. C’est alors qu’il s’est solennellement engagé à tenir sa langue en bride en ne déclarant que ce qui plaît aux membres du sérail CNDD-FDD.

Pour illustrer sa pirouette forcée, il lui a été demandé de lire, devant une foultitude de caméras et autres micros indiscrets, la déclaration sanctionnant la tenue de la réunion du Conseil National de Sécurité. Dans sa déclaration, le ministre a particulièrement insisté sur deux faits : aucun rebelle n’est sur le sol burundais, seuls des bandits armés qui, eux-mêmes sont à bout de forces, commettent quelques forfaits de moindre envergure. Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants a naturellement salué le courage des forces de défense et de sécurité qui, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, réduisent à néant tous ces éléments malfrats.


 

C’est cela le politiquement correcte au Burundi. Le général Gaciyubwenge ne le savait pas jusque là, lui qui avait passé le plus clair de son temps à courir derrière des rebelles, notamment dirigés par un certain Agathon Rwasa. Décidément, il y a rebelles et rebelles, au pays du rebelle en Chef, Pierre Nkurunziza.



26/08/2011
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