Le Président burundais revient sur les sombres moments du maquis
Chaque semaine anniversaire du mandat (volé ou pas) du Président burundais, Pierre Nkurunziza, s’accompagne par des retours en arrière pour montrer aux Burundais qu’ils ont un Chef d’Etat totalement miraculé. Au cours de la série de conférences évangéliques qu’il a initiées la semaine dernière dans les enceintes de l’église EUSEBU à Kayogoro en province Makamba (sud), le Président burundais a fondu en larmes en repensant au calvaire qu’il a personnellement enduré au plus fort de la crise, dans la même province de Makamba. Dans son pathétique récit des faits, le Président burundais déclare avoir été gravement blessé avec une vingtaine de ses compagnons de lutte. Une quinzaine d’entre eux ont fini par tomber sur le champ de bataille au cours d’âpres combats opposant la rébellion et les forces gouvernementales d’alors dans la localité de Buga, à quelques encablures de la frontière tanzano-burundaise. C’était à l’orée de l’année 2000. « Je remercie vivement le Dieu Tout-puissant ainsi que les habitants de Kayogoro qui m’ont assisté quand j’étais entre la vie et la mort », a dit l’ancien leader rebelle. Mais le Chef de l’Etat se refuse de faire mention des Burundais qu’il a gratuitement et froidement abattus ou lynchés à coups de bombes et autres requêtes. Aucune allusion aux mines anti-chars/personnel qu’il plaçait dans les rues de Bujumbura, la capitale Burundaise, pour acculer, par terrorisme interposé, le pouvoir d’alors à l’écouter et à lui frayer la voie vers le trône qu’il n’entend pas quitter si tôt.
Ironie du sort, comme pour lui montrer divinement qu’elle ne partage pas sa vision des choses, Madame Denise Nkurunziza, son épouse, a, illico, prêché sur les dérapages actuels et passés du Chef de l’Etat. « Un homme de valeur ou une femme de valeur est celui ou celle qui se distance des intérêts personnels et égoïstes, en réalisant des projets bénéfiques à la communauté et durable dans le temps, j’invite les ministres et les députés présents à bien réfléchir avant d’agir, en vérifiant que les lois, dès leur phase de préparation jusqu’à la phase d’être votées sont conçues pour l’intérêt collectif.», a souligné la première Dame, pertinemment consciente que son auditoire, y compris son mari de Président, était à côté de la plaque
source:www.bujumbura.be