Libye : Les Kadhafistes croient encore au miracle

ix (6) mois après l’offensive des rebelles libyens, appuyés par l’opération aube d’une odyssée de l’OTAN, Tripoli est tombée le 22 août dernier. Dès lors, on conjugue le Guide de la Révolution libyenne, Mouhammar el-Kadhafi, au passé. Et s’il y a un fait que corrobore cela, c’est bien la tenue, au Palais de l’Elysée le 1er septembre 2011, d’une rencontre des "amis de la Libye", où il a été question d’aider les nouvelles autorités à amorcer cette nouvelle ère, celle de la liberté.

Dans les localités conquises, notamment la capitale, toutes les occasions sont bonnes pour se livrer à la joie et célébrer l’avénement d’une Libye nouvelle, débarrassée du colonel et de son clan, à qui on souhaite tous les maux du monde. On oublie facilement que bien qu’en fuite, l’auteur du "Livre Vert" garde une capacité de nuisance certaine d’autant plus qu’il refuse de capituler et a même invité ses partisans à "poursuivre la résistance".

"Nous ne nous rendons pas (...), nous allons poursuivre le combat", a-t-il lancé dans un message audio-diffusé par la télévision Arraï ; un message reçu cinq sur cinq par les derniers bastions comme Syrte et Bani Walid où les négociations pour la reddition des forces pro-Kadhafi ont échoué lamentablement. "En tant que chef des négociations, je n’ai rien à offrir pour le moment. De mon côté, les négociations sont terminées", a déclaré Abdallah Kanchil à un point de contrôle situé à 60 kms au nord de la localité.

Selon lui, toutes les propositions avancées dimanche par le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, ont été rejetées. La dernière déclaration du négociateur n’a rien de rassurant : "Ils disent qu’ils ne veulent pas dialoguer, ils menacent tous ceux qui bougent. Ils placent des snipers sur les bâtiments élevés et à l’intérieur des oliveraies. Ils ont une grosse puissance de feu".

On s’achemine donc vers un affrontement avec inéluctablement un bain de sang inutile alors qu’on s’attendait à ce que les loyalistes se rendent à l’évidence que la partie est terminée. Ils ont une puissance de feu sur laquelle ils s’appuient et ils sont aussi déterminés à défendre celui qui, pendant 41 ans, faisait leur fierté, mais, à ce niveau des hostilités, c’est comme aller à l’abattoir que de ne pas se surpasser pour mettre entre parenthèses son ego, quitte à mener après le combat autrement.

Bani Walid et Syrte étant encerclées, ou presque, alors qu’elles subissent quotidiennement les frappes des avions des Occidentaux, on se demande comment elles peuvent faire le poids devant les rebelles, qui piaffent d’impatience de faire le deuil d’un régime dictatorial aux abois. L’ex-homme fort de Tripoli et ses sbires, en dépit de la menace qu’ils constituent, ne peuvent compter que sur un miracle pour changer le cours des choses. Chaque chose ayant son temps, pourquoi ne pas accepter à temps l’avènement de cette "nouvelle Libye" et préserver des vies ?

Abdou Karim Sawadogo — L’Observateur Paalga


 

 
 


06/09/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres