Pierre-Claver Kabirigi, chef d'état-major du FRD, serait proche de Hussen Radjabu, ancien patron du Cndd-fdd
Selon Esdras Ndikumana, journaliste à Radio France Internationale (Rfi), Pierre-Claver Kabirigi, chef d'état-major de la nouvelle rébellion qui s’est déclarée la semaine passée serait proche de l’ancien patron du parti au pouvoir, Hussen Radjabu. Cette information aurait été confirmée par le service national de Renseignements burundais.
Les deux parties se lancent dans une guerre médiatique
Pierre-Claver Kabirigi en a profité pour démentir l’information donnée par les autorités administratives sur le bilan des affrontements entre l’armée et cette nouvelle rébellion qui opère dans l’est du Burundi. Pendant que les autorités locales parlent de 18 bandits-armés tués, Pierre-Claver Kabirigi parle de 15 imbonerakure tués.
Le gouvernement burundais, lui qui préfère parler des « bandits-armés » à la place d 'une rébellion; à travers le CNC, il n a pas tardé à faire sortir un communique qui « interdit de diffuser, de publier ou de commenter de telles informations pouvant porter préjudice à la sécurité de la population ».
Qui est-ce Pierre-Claver Kabirigi chef d état major de cette nouvelle rébellion ?
Tout indique que Pierre-Claver Kabirigi, ancien membre de la police burundaise qu’il a désertée en 2010, fût membre du FDD, (rébellion transformée en parti politique en 2005). Il serait donc retourné dans kibira pour combattre ses anciens amis de lutte, qu’il qualifie de « corrompus » et d ‘ « assassins ».
Rien d’étonnant, comme disait certains « en politique, il n’y pas d’amis ou d’ennemis permanents, il n’y a que des intérêts qui sont permanents ». Tenez :
En 2006, alors patron du tout puissant parti au pouvoir, Hussen Radjabu décide d’élargir La chambre administrative de la Cour Suprême dans le but de la diluer parce que les membres qui la composaient à l époque ne voulaient pas tous coopérer pour emprisonner Ndayizeye et Kadege, accusés d’avoir participé dans un coup d’Etat visant à renverser les institutions. Le but d’un montage de coup d‘ Etat était de détourner l’attention des médias qui étaient braqués sur le dossier de la vente illégale du Falcon 50.
2007, deux ans seulement au pouvoir, c’est le début des crises au sein de ce parti. Nzobonimpa Manassé alors secrétaire dudit parti, en collaboration avec le ministre de l’intérieur d’alors forcent et convoquent un congrès du parti cndd-fdd qui visait le limogeage de Hussen Radjabu à la tête du même parti. Les partisans de Hussen contestent les résultats de ce congrès et le jugent toujours « illégale ». Hussen Radjabu sera par la suite accusé par le ministère publique (donc par le pouvoir cndd-fdd) d’avoir organisé une rébellion visant à déstabiliser la sécurité du pays. Il sera condamné pour 13 ans de prison pour « complot contre la sûreté de l'Etat » par les mêmes membres de la cour suprême qu’il a lui-même mis en place pour se faciliter l’emprisonnement de Kadege et Ndayizeye.
En début du 2011, Manassé Nzobonimpa fait une sortie médiatique accusant le président actuel du parti au pouvoir et deux ministres de détournements des fonds publics. Comme l’histoire nous apprend qu’on n’apprend rien de l’histoire, Manassé Nzobonimpa sera lui aussi servi par sa propre médecine : il sera éjecté du parti et de sa chaise du secrétaire du conseil des sages de ce parti décision qui jugea « illégale ». Il échappera à un attentat visa son élimination physique, organisé par ses anciens compagnons de lutte du SNR.
Est-ce que les anciens ennemis (Hussein Hajabu et Manassé Nzobonimpa) peuvent redevenir amis pour combattre leur nouvel ennemi commun ? Rien n’est impossible, le temps nous le dira.
Une nouvelle rébellion avec un nom mal choisi ou un nom qui porte confusion ?
FRD-abanyagihugu Force pour la RESTAURATION de la Démocratie. Restaurer= « Rétablir » = « Remettre à l’état initial ». Bref On restaure ce qui a déjà existé. Le cndd-fdd qui parle d’être venu remettre à la population ce qui lui avait été volé, est accusé par ses détracteurs de vouloir ramener le Burundi dans un monopartisme comme celui sous le parti unique Uprona. Plusieurs observateurs se demandent sous quel gouvernement les burundais ont connu une vrai démocratie.
Sans se lancer dans l’analyse la crédibilité et la réussite d’une rébellion au Burundi, nous ne faisons que souhaiter au colonel Pierre-Claver Kabirigi la bonne chance dans sa nouvelle aventure.