Traqués par les agents du Service de Renseignements, des militants FNL demandent asile à la Commission des droits de l’homme

La machine à tuer est de plus en plus huilée au Burundi. La chasse à l’homme a acquis une vitesse de croisière et les militants du FNL d’Agathon Rwasa sont particulièrement visés. La tactique est la même dans les quatre coins du pays : arrêtés les suspects, les ligoter, les battre à mort ou les mitrailler sans autre forme de procès. Les corps sont ensuite largués dans la rivière la plus proche. Aujourd’hui, le phénomène se dissipe de plus en plus et les candidats à la mort sont déjà connus. Une liste de plusieurs dizaines de militants FNL dont un bon nombre d’anciens combattants FNL a été mise en place. On y trouve les noms de certains d’entre eux qui sont déjà passé de vie à trépas, fauchés par les mêmes éléments du Service National des Renseignements.

Littéralement terrifiés par ce large inventaire des hommes à abattre, cinq jeunes garçons de la commune urbaine de Kanyosha viennent de se réfugier dans les locaux de la toute nouvelle Commission Nationale Indépendante des droits de l’homme. Ils ne veulent pas mourir sans avoir parlé. « Nous savons que cette commission est aussi sous la coupe du même gouvernement qui nous tue, mais nous voulons mourir après avoir parlé, c’est l’Etat qui nous tue, simplement parce que nous nous revendiquons du FNL d’Agathon Rwasa, où sont les droits de l’homme dans ce pays, » s’interroge un des cinq jeunes gens qui sont allés se terrer dans les locaux de la CNIDH. Mais cette dernière ne voudrait pas les garder pour longtemps. « D’abord, je dois souligner que la Commission n’est pas un centre d’accueil, nous n’avons pas les moyens de supporter des gens qui viennent se réfugier dans nos bureaux, ensuite, ils fuient la Police alors que c’est celle-là même qui était chargée de les protéger », explique Jean Marie Vianney Kavumbagu, membre de la CNIDH.

Parmi ceux qui sont sur la longue liste, trois personnes ont déjà été tuées, rien qu’en commune de Kanyosha. Dans la plupart des cas, les victimes sont lynchées par le même gang fait notamment d’un certain Désiré Uwamahoro, également cité dans l’assassinat de l’ancien Vice-président de l’OLUCOME, Ernest Manirumva.

Bujumbura le 2 septembre 11 (SurviT-Banguka



05/09/2011
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