Vers une manif contre la vie chère

Une vague massive de manifestants contre la vie chère. Ca n’arrive pas qu’aux autres. Peut-être que le Chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, l’apprendra à ses dépens mais le courant semble irréversible. Excédés par une flambée effrénée et tous azimuts des prix des produits et services de base, les Burundais sont à un pas de la rue. Ce n’est pas qu’ils soient inconscients de l’inconscience des policiers et autres Imbonerakure ou chiens de garde du parti présidentiel, CNDD-FDD, mais c’est parce qu’ils n’en peuvent plus.


Pour combler l’abyssal déficit financier né du refus des bailleurs de fonds de financer les corrompus qui s’en font automatiquement plein les poches, le pouvoir a pris l’horrible décision de sucer le contribuable jusqu’à la lie. L’eau et l’électricité, le carburant, la bière (un autre carburant), le sucre, etc. tout a pris l’ascenseur. Sur décision des cyniques autorités qui ne paient pas d’impôts, carburent sur fond des intendances fort cossues et ont l’eau et l’électricité gratis.


Le vase de l’indignation a débordé et la rue attend les Burundais, en particulier ceux qui évoluent dans le cadre des organisations de la société civile. Les mêmes que n’arrêtent de maudire le Chef de l’Etat parce que ce sont eux qui lui disent ouvertement que son parti/pouvoir est synonyme de chaos. Sous la houlette de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, quelques organisations (OLUCOME, l’ABUCO, FORSC, PARCEM, OAG, Ligue ITEKA, APDH et SOTAVEBU) déjà navrées par l’enlisement de la situation s’apprêtent donc à marcher sur la capitale à leurs risques et péril. Ils devraient annoncer la couleur par une conférence publique conjointe pour montrer à la ville et au monde que rien ne vas plus au pays de l’Oncle Peter. 


Le communiqué circonstanciel est explicite à ce sujet. « Les organisations de la société civile signataires du présent communiqué viennent encore une fois de faire une analyse objective sur la situation socioéconomique que vivent les burundais et ont également eu l’occasion d’échanger sur la mesure récemment prise par le Ministre de l’énergie et des mines en date du 22/08/2011 relatif à la hausse de prix de l’eau et de l’électricité. Lesdites organisations ont constaté avec regret que le Ministre de l’Energie et des Mines n’a pas du tout respecté la proposition de l’Assemblée Nationale qui recommandait une « hausse progressive » des prix de l’eau et de l’électricité. Au lieu de se référer à cette proposition, le Ministre a directement procédé à l’augmentation subite et exorbitante des prix de ces derniers », lit-on dans leur communiqué.


Pour calmer leurs ardeurs, le deuxième Vice-président, Gervais Rufyikiri promet de les rencontrer et de leur promettre de s’investir personnellement pour alléger les souffrances du peuple. Mais le pourra-t-il sans l’aval du Chef, cruellement absent car absorbé par des séances d’évangélisation pour fêter avec panache son premier anniversaire  au pouvoir après son come-back de 2010 ?

 

source:www.bujumbura.be




31/08/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres