La récente prise de position de M. Ciramunda et du MNB pourrait changer complètement la donne sur l’échiquier politique burundais. En effet, pour la première fois, ce ne sont pas les partis traditionnels, du genre PRP ou PMP, qui seraient porteurs du renouveau monarchique au Burundi mais bel et bien un jeune mouvement politico-militaire complètement en dehors des rouages et de la magouille politiciennes. Plus intéressant, ce ne serait plus les vieux Baganwas qui réclameraient un virage vers une monarchie constitutionnelle, mais bel et bien une jeunesse issue de toutes les composantes de la Nation burundaise.  Le rêve de voir la fin d’une société burundaise ethnisée à outrance, cloîtrée dans des ghettos littéralement racistes et le début d’une ère nouvelle où tout burundais serait reconnu non pas par les dimensions de son nez mais pas ses valeurs intrinsèques, ce rêve pourrait se réaliser si M. Ciramunda réussissait sa mission. 

Dans tous les cas, la position de M. Ciramunda fait plaisir à beaucoup de monde, y compris dans les cercles Ganwas. Selon certaines personnes interrogées, Ciramunda et le MNB semblent outillés intellectuellement, financièrement et techniquement pour réussir effectivement là où d’autres ont échoué. Ils notent que l’un des grands problèmes des partis monarchistes est que leurs leaders, à l’image des autres burundais, mettent en avant leurs intérêts personnels alors qu’ils sont porteurs d’un idéal qui devrait transcender les autres. Ce faisant, ils peinent à proposer un véritable projet de société et se perdent dans des divisions aussi inutiles que dommageables.

Pour eux, cette position est donc rafraichissante. Elle montre à quel point cette jeune génération, qui a grandi à l’heure de l’internet, est beaucoup mieux informée de la réalité burundaise, de son Histoire et de sa Culture contrairement à la précédente qui, à son corps défendant,  a due gober les fausses propagandes des quarante dernières années.    

Pourvu que cette fraicheur dure et se propage à toutes les couches de la nation.

Jean-Pierre Kibuti,