Les maladresses des média Burundais que Reporters Sans Frontières ignore. Se résument en : « dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es. »
La récente sortie de Reporters Sans Frontières (RSF) au sujet de la situation des professionnels des média Burundais prouve à suffisance que certaines organisations internationales sont plutôt à la solde des média burundais, de certains chefs des organisations de la société civile et des politiciens récalcitrants aujourd’hui en course vers la destruction du Burundi. Dans un texte visiblement tendancieux et biaisé du début à la fin, RSF parle de « Convocations, intimidations et harcèlements… devenus le quotidien des médias privés ».
Tout lecteur informé sur la situation du Burundi aura tout de suite compris que ce communiqué est un rapport produit par quelqu’un des radios de l’opposition que, malheureusement, la RSF a repris dans la plus grande naïveté comme toujours. Ce communiqué prouve malheureusement, que cette organisation pourtant respectable et qui n’est pas d’ailleurs la seule à se faire piéger dans les caprices des ennemis de la paix au Burundi manque gravement d’informations sur le Burundi, mais aussi sur le caractère nuisible des agissements de certains média Burundais qui ont une grande part de responsabilité dans la propagation d’un climat de peur parmi la population. Les maladresses suivantes ont marqué l’activité de ces média depuis la période pré-électorale à ce jour.
Le lecteur aura l’amabilité de comprendre que les média dont il est question ne représentent pas toute la famille médiatique, mais ont une grande influence en termes de couverture et d’audimat.
1. En connivence avec l’opposition et certains éléments de la société civile, les média ont tenté de perturber les préparatifs du processus électoral de 2010. Ils ont parlé d’une distribution d’armes aux jeunes du parti au pouvoir et des assassinats des militants des partis de l’opposition, tout cela pour discréditer le processus et de forger son annulation. Dans le même temps, ces radios n’ont jamais fait de reportage sur une série de découverte de caches d’armes appartenant surtout à l’ancien mouvement rebelle FNL converti en parti politique, une omission qu’on peut qualifier de complice.
2. Les média ont décliné une mission réussie de couverture électorale en synergie parce que le résultat du scrutin n’était pas en faveur des partis de l’opposition. Ils ont soutenu le refus du verdict des urnes par l’opposition qui avançait des irrégularités et arguments absurdes de fraudes électorales que plus d’une centaine de journalistes et des milliers d’observateurs locaux et internationaux n’ont jamais révélés. Les radios qui semblent préoccuper le plus RSF dont la RPA sont allés jusqu’à imaginer des preuves de fraudes.
3. Depuis la fin du scrutin communal du 24 Mai 2010 remporté incontestablement par le CNDD-FDD, les média de l’opposition, la RPA, Isanganiro, Bonesha FM et la Renaissance ont réservé le gros de leur temps (pas moins de 70% du temps réservé aux journaux) à faire valoir les réclamations et les astuces de l’opposition qui visaient à détourner le cours du processus électoral. Pour rappel, après leur échec, les partis de l’opposition ont multiplié des manœuvres pour faire arrêter le processus y compris le retrait de leurs candidats de l’élection présidentielle et des scrutins législatifs, la réclamation des négociations d’abord avec la Commission Electorale Nationale Indépendante qu’ils accusaient d’avoir favorisé des fraudes électorales—Il faut noter que les partis de l’opposition n’avaient jamais trouvé de quoi accuser la CENI avant l’annonce des premiers résultats sur l’antenne de la synergie des média par les journalistes qui étaient sur terrain, puis avec le Gouvernement.
4. Tout en étant convaincus comme tous les autres y compris les perdants que le scrutin s’était déroulé conformément aux standards internationaux, les média n’ont fait le moindre effort pour amener les partis de l’opposition à accepter le verdict des urnes. Les médias ont contribué à attiser la violence qui s’est manifestée depuis peu après l’annonce des résultats du scrutin communal jusqu’à ce jour.
En effet, plus d’une centaine de grenades ont été lancées à travers tout le pays avant et durant la campagne présidentielle boycottée par l’opposition, visiblement pour bloquer le processus électoral. Les attaques étaient dirigées principalement contre des militants et des biens du parti au pouvoir le CNDD-FDD. De nombreux présumés coupables étaient arrêtés, les uns en flagrante possession d’armes à feu, les autres pour des raisons d’enquêtes. Les médias eux se sont contentés de politiser toute l’affaire, en criant au harcèlement des membres de l’opposition alors que le Gouvernement avait pris le soin de mettre en garde tous les malfaiteurs que la responsabilité dans ces crimes est individuelle. Les média sont restés le seul partenaire qui n’a jamais eu le courage de condamner ces massacres.
Par contre, ils se sont tournés contre la Radio Rema Fm qui avait révélé un plan macabre de perturbation de la sécurité y compris le lancement des grenades, avec des témoignages authentiques fournies par des militants surtout des partis FNL, MSD et UPD qui avaient refusé de participer dans cette violence postélectorale, a été injustement assimilée à la Radio Mille Colline tristement connue pour son rôle dans le génocide rwandais.
5. Les média ont été les relais des mensonges des opposants qui ont fuit le pays les uns pour convenance personnelle, les autres par peur d’être arrêtés pour des comportements inciviques et séditieux qui les ont caractérisés. Agathon Rwasa, alors président du FNL doit avoir fui pour éviter d’endosser la responsabilité de son parti dans la vague de terrorisme à la grenade mentionnés ci-haut, étant donné que la plupart des malfaiteurs arrêtés en position d’armes à feu qui semaient la terreur dans le pays étaient des anciens combattants FNL en plus d’autres malfaiteurs opportunistes.
Quant à Léonard Nyangoma, président du CNDD, il venait de s’illustrer par des accusations diffamatoires à l’encontre des Forces de Défense Nationales (FDN) à la suite d’une opération de poursuite et d’arrestation des malfaiteurs armés venus terroriser la population du sud de la capitale, dans la localité de Ruziba. Un hélicoptère avait été utilisé pour surveiller le mouvement des présumés malfaiteurs qui s’étaient retranchés dans un marécage au bord du Lac Tanganyika, inaccessible ni à véhicule ni à pied, alors qu’ils venaient d’être interceptés à bord d’un bateau en direction de la RDC. C’est la radio RPA qui avait tendancieusement déclenché la polémique en accusant la FDN d’avoir utilisé un hélicoptère pour tuer des militants de l’opposition, des mensonges naïvement récupérés par l’opposition.
Léonard Nyangoma avait appelé cette opération un massacre, alors qu’elle n’a même pas occasionné la moindre blessure. Les accusations d’harcèlement et d’oppression des membres de l’opposition n’étaient en fin de compte qu’un autre moyen de pression pour faire valoir des réclamations absurdes.
6. Les média ont contribué à donner raison à cette violence qui s’est développée en une forme de terrorisme, caractérisé par des agressions ciblées contre les militants et des leaders locaux issus du CNDD-FDD, assassinats par décapitation, des assassinats en masse comme celui de Septembre 2010 comme l’attaque à Rukoko au nord de Bujumbura des travailleurs de la Tanganyika Business Company dont le fondateur est perçu comme proche du Président Pierre Nkurunziza.
Les média n’ont jamais parlé d’extermination contre les militants du CNDD-FDD ; ils s’en sont plutôt servi pour demander des négociations avec les criminels. Les média de l’opposition ont brillé par des reportages fallacieux et exagérés sur des cas d’insécurité. Le cas le plus saillant est celui de la province de Bujumbura. Les médias, la RPA en tête, ont contribué à installer la peur et la suspicion au sein de la population.
En se livrant à l’identification souvent fallacieuse des victimes des cas d’assassinats comme étant des militants de l’opposition ou du CNDD-FDD, alors que dans le contexte post-conflit du Burundi ces cas peuvent résulter de tout un tas de facteurs, conflits fonciers, règlements de comptes, banditisme ; ces média ont conduit certaines âmes faibles à se sentir menacées par leurs adversaires politiques, par les forces de l’ordre, et éventuellement à adopter des comportements imprévues d’agressivité. D’autres jeunes ont choisi de s’enrôler dans les groupes de bandits qui ont tiré profit de cette confusion.
En fin de compte, il a été découvert que l’agitation des média visait seulement à discréditer le gouvernement car ces médias n’ont jamais fait mention des activités de la campagne de deux mois de pacification de la province de Bujumbura initiée par le Gouvernement et qui s’est achevée avec un résultat largement positif. Malgré le retour de la sécurité dans cette province, les média ont continué à exploiter quelques incidents isolés pour faire entendre au public que la campagne initiée par le Chef de l’Etat n’avait enregistré aucun succès, ce qui ne peut que traduire encore une fois le caractère rebelle de ces média.
A noter aussi qu’ils arrivent même souvent à rapporter des personnes tuées ou disparues alors qu’elles sont saines et sauves. Il y a aussi quelques mois, les média avaient relayé des mensonges provenant d’une organisation de la société civile faisant état de plus d’une dizaine de corps retrouvés dans une rivière de l’Est du Burundi. Comme d’habitude, ils avaient déjà commencé à imaginer les responsables de ce massacre imaginaire. Mais en fin de compte, il a été établi que seuls deux corps avaient été vus par la population, ce qui arrive assez souvent pendant la période pluviale surtout pour une rivière aussi importante que la Ruvubu.
7. Les média que RSF défend aussi vigoureusement se sont également illustrés par leur emportement à semer la zizanie et raviver les tensions ethniques qui ont causé de profondes blessures au Peuple Burundais. Ils ont rapporté en toute lâcheté des conflits inexistants entre les habitants des sites des déplacés et les jeunes Imbonerakure du Parti CNDD-FDD ou les autorités administratives. Le cas de Rango en province Kayanza aura sans doute été le plus remarquable. Les médias ont tenté de dresser les déplacés contre les Imbonerakure après que le parquet de la République dans cette province avait arrêté un habitant du site pour une affaire de justice, ce qui n’est que naturel.
8. Les médias ont été les premiers à développer l’idée d’une rébellion en gestation, qui n’a pas pourtant de raison d’être au Burundi actuel. Ils ont catalysé la nécessité des pourparlers à l’instar de celles des temps de la guerre, ce qui n’a fait qu’encourager la criminalité et la violence comme des moyens de pression pour contraindre le Gouvernement dans cette dynamique de perte de temps et l’amener à la table des négociations qui devraient, selon l’opposition, se tenir à l’étranger.
Chaque fois, qu’il y a eu des tueries contre des civils innocents, des positions de la PNB et de la FDN, ça a été une occasion dorée pour les média d’alimenter les absurdités des négociations. Mais à la surprise de tout le monde, quand l’opposition a depuis juillet 2011 boycotté les échanges organisés par le Gouvernement à l’intention des représentants des partis politiques agréés au Burundi et dirigés à haut niveau par le Premier Vice-Président de la République, les média n’ont fait qu’encourager cette manœuvre de plus, visant le sabotage de toutes les actions de l’Etat.
9. Les média de l’opposition ont depuis toujours brillé par un traitement malhonnête et dangereusement déséquilibré de l’information, de l’omission délibérée de certains faits comme la découverte d’importantes caches d’armes appartenant aux FNL et autres malfaiteurs, d’omission de messages susceptibles de donner la lumière ou mettre en cause les faux reportages. Ceci va de paire avec une habitude dangereuse de la RPA de décrier et de banaliser les actions du Gouvernement.
10. Les média ci-haut indiqués partagent des informations avec des sites et des blogs clandestins de certains extrémistes burundais de l’intérieur comme de l’extérieur dont le seul rêve est la désintégration de la Nation Burundaise. Si la RSF savait que certains journalistes de la RPA contribuent au gros des mensonges postés sur le site BURUNDINEWS.FREE.FR, qu’ils reprennent par la suite dans leurs journaux et émissions, elle se serait donné le temps nécessaire pour découvrir le genre de journalisme destructif que le Burundi vit actuellement avant de se livrer à des accusations sans fondement contre le Gouvernement du Burundi. Pour précision, ce site est animé par Gratien Rukindikiza, le cousin d’Alexis Sinduhije, président d’un des partis politiques battus dans les élections de 2010, le MSD, qui est en même temps fondateur et ancien directeur de la RPA qui lui reste intimement fidèle. Le site publie des fabrications du début à la fin de l’année.
Son objet est de ternir l’image des autorités et des institutions du pays, à travers des contes pour la plupart imaginaires, grossiers et insolents, incendiaires et extrémistes . Ainsi, les révélations tendancieuses de la RPA sur les responsabilités présumées dans le carnage de Gatumba en septembre dernier sont les mêmes que les fourbes de Gratien Rukindikiza qui accuse dans un rapport fabriqué pour son propre plaisir, le Parti au pouvoir d’être impliqué dans ce massacre. Il avait fait la même chose lors du massacre de Rukoko en septembre de l’année passé.
Ici, il racontait qu’il s’agissait d’une « milice du CNDD-FDD qui avait commis ce carnage comme un moyen de traquer l’opposition, et la RPA l’avait repris dans un show case d’éditorial en faisant insinuer que la piste des services de sécurité n’était pas à exclure dans cet attentat. La crédibilité de la RSF douteuse En publiant ce que le rédacteur considère comme harcèlement et intimidation des journalistes burundais, la RSF soutien sans réserve les abus médiatiques de certaines radios du Burundi.
Pour la première fois dans l’histoire du journalisme au Burundi, des radios ont franchi le rubicon en faisant parler un prévenu dans un dossier criminel relatif au carnage de Gatumba, tout en sachant qu’il est interdit pour un détenu ou un prisonnier non seulement de posséder un téléphone, mais aussi de faire tout contact non contrôlé avec l’extérieur. C’est donc un coup dur à la loi et à l’étique journalistique qu’une organisation internationale prenne le lux de cautionner un manquement aussi grave.
Mais cela est devenu une habitude pour pas mal d’organisations qui pensent qu’elles peuvent défendre des droits des individus qui piétinent ceux de tout un peuple. On se rappelle que la RSF a pris la même position pour défendre Jean-Claude Kavumbagu, emprisonné l’an passé pour avoir méprisé la capacité des forces de défense et de sécurité Burundaises à contenir les attaques des al shababs, mais aussi en les accusant de briller « par leur capacité à tuer et à piller leur propres compatriotes que de défendre la nation. »
Le mal dans tout cela est que la plupart des informateurs de certaines organisations internationales sont les responsables de ces organes de presse et organisations professionnelles qui s’illustrent tout le temps par des actes nuisibles au pouvoir. Ce sont alors ceux-là qui font tout pour noyer les progrès atteints par le Peuple Burundais dans des polémiques ridicules et absurdes et qui font avaler des informations erronées aux organisations comme la RSF et nombreuses autres des droits de l’homme. La RSF a besoin de savoir que certains média burundais ne sont intéressés ni par le développement ni par la cohésion nationale. Partout où on va au Burundi, on y trouve de grands chantiers. Le peuple libéré des griffes de la guerre travaille laborieusement pour sortir de la pauvreté.
Après environ 5 ans de dur labeur qui a permis au pays de construire des milliers d’écoles, des centaines de centres de santé et d’autres infrastructures, les Burundais sont occupés à montrer au monde entier qu’ils sont réellement indépendants. Le 1er Juillet 2012 sera un jour décisif et inoubliable dans l’histoire du Burundi qui permettra au monde entier de découvrir un Burundi nouveau. Elle va coïncider avec l’inauguration de beaucoup d’ouvrages communautaires dans tout le pays : des stades modernes, des universités, des bureaux provinciaux, des permanences des partis politiques, des monuments historiques, des écoles, des centres de santé et hôpitaux, sans oublier des villages modernes qui permettront au bas peuple, le véritable pilier de la nation, d’avoir un habitat décent et d’améliorer ses conditions de vie.
Que celui qui doute encore du caractère rebelle des radios privées du Burundi aille s’enquérir et nous dire combien de fois la RPA, Isanganiro et Bonesha FM ont réservé un seul journal à la sensibilisation de la population en faveur de tous ces projets ou même pour donner la chance à leurs fidèles auditeurs d’avoir une idée sur les énormes réalisations déjà atteintes. Et pourquoi se passer d’une nouvelle comme celle d’un peuple qui, dans 4 ans, se construit plus de 2000 écoles, un nombre qui surpasse largement celui d’ 1700 dans les 40 années précédentes ? Certaines radios associées à la société civile et les opposants du Burundi sont des partenaires incontournables dans le renforcement d’une culture démocratique et de la bonne gouvernance, ainsi que dans la promotion des actions et des habitudes favorisant le développement national et humain pour autant que chacun joue réellement son rôle et travaille dans le strict respect de la loi et de ses limites.
Mais ces partenaires sont totalement absents dans tous les projets de développement ; on ne les a jamais vus au côtés de la population dans les travaux communautaires. Mais leur absence, quoique regrettable, n’empêche pas que les Burundais continuent à surprendre par leur capacité à réaliser de grands projets par eux-mêmes. Les organisations internationales dont la RSF ont donc intérêt à rester vigilantes dans leur soutien naïf aux média perturbateurs et éviter à encourager leurs agissements belliqueux.
par Jean-Claude Mubisharukanywa, http://www.burundi-info.com